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Rien de bien interessant à dire ces jours-ci... Pas tellement d'inspiration non plus pour écrire des chefs-d'oeuvre (comme j'en ai l'habitude :D).

Mais tout va bien.

Je médite.

Voici un texte que j'ai écrit lors de la rédaction d'un devoir de français, un sujet d'invention. Il s'agissait d'inventer un animal imaginaire, de le décrire et d'inventer des fausses références et faux personnages historiques, à la manière d'Henri Michaux.

LA CRISTOUILLE

 

 

La cristouille est une sorte de concombre poilu sur tout le corps, si bien qu'on ne distingue le plus souvent pas la tête de la queue, et que pour le prendre, il faut l'attraper par le milieu. L'autre solution consiste à tendre un morceau de nourriture vers l'un ou l'autre côté. La cristouille étant très gourmande, il est quasi certain qu'elle voudra manger ce qu'on lui propose, et découvrira donc ses dents.

 

Celles-ci, très spéciales, sont la cause majeure de la rareté de cet animal. Elles sont en effet composées de telle sorte qu'elle sont dures comme le diamant, mais lisses comme le caoutchouc. De plus, elles sont de la même couleur que la gencive, donnant à son sourire un aspect quelque peu effrayant, en particulier pour les enfants, généralement peu habitués aux dents roses. Mais le pire reste l'usage que la cristouille fait de ses dents, et dont elle tire son nom.

 

En effet, depuis son apparition sur Terre à l'époque de l'ère glacière, la cristouille a toujours généré des problèmes chez ses cohabitants. Car la petite manie des cristouilles est de frotter leurs dents les unes contre les autres afin de les limer, puisque celles-ci poussent continuellement. Ce frottement engendre un crissement aigu et, il faut l'admettre, assez insupportable.

C'est pourquoi depuis le XIXe siècle, des centres spécialisés se sont ouverts partout à travers le monde afin d'y élever les cristouilles de presque toute la planète. Cette mesure a permis non-seulement de sauvegarder l'espèce qui était la proie de tous les gens qui devaient subir leurs bruits à longueur de journée, mais en même temps de l'éloigner des humains pour que ceux-ci puissent être en paix. Initialement tenus par des religieuses, les Cristouillettes, ce sont maintenant les membres de l'association Sourds Sans Frontières qui s'occupent des centres spécialisés avec beaucoup d'amour pour ces concombres poilus qui, mis à part ce léger défaut de comportement, sont tout à fait adorables.

 

Le grand savant Igor Totov lui-même était un très grand amateur de cristouilles, et en possédait même dans son jardin sibérien, endroit de prédilection des dernières cristouilles sauvages. L'une d'elles, qu'il appelait Loulou, fut même l'objet de son dernier ouvrage, paru en 1904, aujourd'hui totalement disparu des librairies et bibliothèques de France. Depuis, sa maison, retransformée en centre spécialisé, est visitée chaque année par quelques mordus de cristouilles qui n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres.

Comme l'a écrit ce grand homme russe, « les cristouilles sont les plus gentils des méchants animaux ». En effet, excepté pour son crissement perpétuel, la cristouille est très peu active, quand ce n'est pas pour manger : herbes, insectes, morceaux de viande, fruits, miel, elle avale tout, ce qui est sûrement dû, d'après les spécialistes, à son absence d'odorat. Cependant elle n'a jamais essayé de manger l'Homme, pour une raison toujours inconnue. Ce serait peut-être dû, cette fois, à la taille imposante de l'Homme qui inspirerait le respect et même l'admiration à la cristouille. En effet, on a un jour observé une cristouille « embrasser » le pied d'une jeune femme. Il s'agit néanmoins d'une information contestée par quelques chercheurs : la jeune femme aurait peut-être eu un puceron sur l'orteil, et la cristouille une simple petite faim, ce qui a été démenti par l'américaine, créant une polémique dans le monde scientifique. Le mystère reste donc encore intact...

La trés-chère était nue, et connaissant mon coeur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.

Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses.
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses.

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux claivoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vignes.

S'avancaient, plus calins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où calme et solitaire, elle s'était assise.

Je croyais voir unis pour un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe!

...Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre!




Charles Baudelaire.

Un rapide passage pour vous conseiller vivement d'écouter les chansons des Wriggles. Les mélodies sont sympas, les paroles souvent très droles, pour des chansons décalées, pleines d'humour, et un peu déjantées.

Pour vous donner une idée, voici les paroles du refrain de "Julie la p'tite olive", qui rêve de voyager et tanne les autres olives de son arbre avec ses projets. Ce refrain est sensé être chanté par les olives qui l'entourent :
 
C'est bon Julie arrête de nous les briser
Tu sais bien que notre vie finira dans un panier
On est nées pour faire de l'huile d'olive
C'est comme ça c'est la nature, et c'est très bon avec les endives !